Sigrist, R., Widmer, E.D., Berelowitsch, W. (2011). Académie, réseaux, cultures. Les conditions du développement des sciences de la vie au XVIIIe siècle. In Jeanblanc H. (ed) Sciences du vivant et représentations en Europe (XVIIIe - XXe siècles. Presses Universitaires de la Méditerranée, pp. 21-53.
Les sciences de la vie existent-elles au XVIIIe siècle ? La question n’est
pas aussi étrange qu’il y paraît. L’effacement, au milieu du siècle précédent, de la conception aristotélico-galéniste du vivant et l’écroulement
concomitant du paradigme mécaniste de la nature laissèrent en effet les
savants de l’époque sans paradigme biologique dominant. Dans son
Histoire de la notion de vie, André Pichot ajoute que, contrairement
aux sciences physico-mathématiques, sous-tendues depuis la seconde
moitié du XVIe siècle par des théories et par une sorte de développement
historique, les sciences de la vie se présentaient davantage, au siècle des
Lumières, comme une accumulation d’hypothèses, d’observations et de
résultats expérimentaux qui ne répondaient pas à un schéma cohérent,
ni à un essor continu.
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